Restitution Apprentis Chercheurs 19-20 d’Eva Lambrey

Ce document a été produit par les jeunes Apprentis Chercheurs de la saison 2019-2020. Ce projet permet à des élèves du collège ou du lycée de découvrir la démarche scientifique et le milieu de la recherche auprès de professionnels, en immersion dans les laboratoires durant 8 à 10 demi-journées.
Pour plus d’information, voir ici.

Suite à la pandémie de SARS-Cov-2 et l’annulation des congrès Apprentis Chercheurs, l’association a proposé aux jeunes volontaires de conclure l’année par une restitution à distance de leurs travaux et de leur expérience. Cette production n’engage que son (ou ses) auteur(s) ; l’Arbre des Connaissances l’a reproduite ici sans modification ni correction et ne saurait donc être responsable des propos qui y sont tenus. Des inexactitudes peuvent en effet être présentes. Merci de votre compréhension et bravo à tous les Apprentis Chercheurs!

Par Eva Lambrey
Institut Imagine
Lycée Buffon

Bonjour, je m’appelle Eva Lambrey et je suis en première au lycée Buffon. J’ai toujours été passionnée par les sciences. Ce projet Apprentis Chercheurs a donc été pour moi une grande opportunité.

Le sujet sur lequel nous avons travaillé a été très intéressant. Nous avons étudié le fonctionnement de la mémoire dans le cerveau, en particulier, les mécanismes cellulaires et moléculaires qui contrôlent la mémoire. Pour cela nous avons cherché à comprendre le rôle des interactions entre les cils primaires des neurones de l’hippocampe et l’autophagie dans la régulation des fonctions cognitives. L’autophagie est un processus de nettoyage et de recyclage dans la cellule qui contribue à comprendre les pathologies liées au vieillissement, aux maladies neurodégénératives, aux maladies infectieuses ou aux cancers. Le laboratoire d’accueil a récemment démontré que l’autophagie est requise pour la formation de la mémoire, contrer le déclin de la mémoire lié au vieillissement et intégrer les effets bénéfiques des hormones rajeunissantes dans le cerveau âgé.

Notre projet Apprentis Chercheurs consistait à déterminer la méthode de fixation des neurones cultivés in vitro permettant la meilleure visualisation du cil primaire et des protéines qui le composent. Cette question biologique nous permettait d’aborder ensemble différents aspects de la biologie allant du modèle vivant à l’analyse de résultats « visuels » tout en utilisant des techniques courantes du laboratoire: cultures primaires de neurones d’hippocampe; optimisation de techniques de fixation; marquages en immunofluorescence des protéines du cil primaire, images au microscope; analyse des images et présentation des résultats. Lorsque nous avons utilisé le marquage à l’immunofluorescence, nous avons incubé les cellules dans une solution d’anticorps spécifiques qui viennent se fixer aux protéines des cils primaires dans les neurones. Ensuite, nous avons ajouté une protéine fluorescente qui vient se fixer à l’anticorps. Grâce à ce processus, nous avons pu voir au microscope les cils recherchés.

Cette recherche permet d’approfondir la compréhension du fonctionnement de la mémoire. Plus tard, cela permettra peut-être une avancée dans les traitements des maladies comme Alzheimer.

Pour mesurer le fonctionnement de la mémoire chez les souris, notre chercheuse, Manon étudie leur comportement dans des tests comme le labyrinthe ou la piscine de Morris. Nous avons pu voir les vidéos du test de la piscine de Morris comparant deux groupes de souris : un groupe témoin et un groupe de souris dont on a modifié l’ADN. Chaque jour, elles apprennent à rejoindre une plateforme cachée sous la surface de l’eau, dans une bassine d’eau. On remarque qu’au bout de quelques jours, la souris avec l’ADN modifié continue à tourner dans l’eau pour trouver la plateforme alors que la souris témoin a retenu le chemin et est allée directement sur la plateforme. On peut donc conclure grâce à ce test que le groupe de souris génétiquement modifiées présente un défaut d’apprentissage ou de mémoire.

J’ai beaucoup aimé être au cœur de la recherche. Cela a été assez impressionnant de travailler avec des coupes de cerveaux réels. L’immersion dans ce milieu a été totale car nous faisions les manipulations que des chercheurs auraient fait à notre place pour avancer dans leur projet.

Merci infiniment pour cette expérience exceptionnelle.
Merci à Manon, notre chercheuse pour sa disponibilité et sa bienveillance.
Merci au centre Imagine de nous avoir accueilli et de nous permettre de suivre un programme comme celui-ci.